L’affaire Youssouf Boy & consorts et les massacres de Mankao, ainsi que les menaces sur l’opposition politiques ont marqué l’actualité traitée par les journaux tchadiens de la semaine.

« Affaire Youssouf Boy & Cie : une saga politico-judiciaire ». C’est la manchette du journal Le Visionnaire. Notre confrère, au regard du verdict rendu par le tribunal de N’Djaména, le 9 mai dernier, dans cette affaire qui oppose Idriss Youssouf Boy et About Hachim, présage des rebondissements. Le quotidien Le Progrès, lui aussi, dans le même sens, écrit : « l’affaire Boy et Bouder rebondira en appel ». À en croire l’hebdomadaire Abba Garde, « les deux parties sont reconnues coupables du délit de corruption active et passive. Et elles ont été condamnées à 5 ans de prison ferme et à un million d’amende par le juge ». Selon les faits rappelés par Abba Garde, « About Hachim Bouder, président directeur général de l’entreprise HBC, accuse Idriss Youssouf Boy, ex-ministre directeur de cabinet de la Présidence de la République, de lui avoir extorqué, sous prétexte de la demande du chef de l’Etat, une somme de 11 milliards de francs CFA ».

Mais « le collectif des avocats d’Idriss Youssouf Boy qualifie ce jugement de cabale et entend interjeter appel », renseigne ce même journal. « Il y a des mains invisibles derrière. Des politiques ont fait pression sur les juges mais nous allons continuer la bataille. Il y a des juges capables de dire le droit et nous espérons une suite heureuse pour cette affaire creuse », martèle Me Laguerre Djérandi après le délibéré, dans les colonnes de Abba Garde

Par ailleurs, mais dans la même logique, N’Djaména Hebdo nous informe que « le Gcap dénonce les menaces du pouvoir qui pèsent sur le président Max kemkoye ». D’après notre confrère, « les membres du groupe de concertation des acteurs politiques affirment qu’ils sont directement visés, par ces menaces récurrentes contre leur collègue Max kemkoye, et cela fait suite à la plainte déposée par le Secrétariat Général du Gouvernement ». Et qu’à cela ne tienne, soulignent-ils, « nous voulons dire au pouvoir de Mahamat Idriss Déby et sa machine répressive que les menaces et intimidations ne fonctionneront jamais avec le Gcap », rapporte N’Djaména Hebdo. En clair, explique TchadInfos, « le GCAP réaffirme sa lutte pour un changement du régime actuel qu’il qualifie de « colonie de vampires » dirigée par un « Dracula ».

Et dans la même veine, « le Gcap boude la création d’un nouveau cadre de dialogue politique » voulu par le chef de l’Etat, annonce Le Visionnaire. La création de cet organe politique a été recommandée le 05 mai dernier, par le président de la république lors de sa rencontre avec les présidents et secrétaires généraux des partis politiques. Pour ce groupe, relaie ce journal, « ce cadre est un instrument à la fois de manipulation, de séquestration des revendications et de contrôle de tous les partis » par le pouvoir. En un mot, déclare Max Kemkoye, porte-parole du Gcap, à N’Djaména Hebdo, « le Gcap ne peut pas prêter le flanc à Mahamat Kaka en quête de consolidation de son pouvoir dictatorial ». Ainsi, affirme Le Visionnaire, s’achemine-t-on « vers de nouvelles querelles politiques ».

S’agissant de ces guéguerres, nous révèle TchadInfos, « le MPTR conteste le rôle de chef de l’opposition de Pahimi Padacké Albert, président du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens (RNDT-Le Réveil) ». Brice Mbaïmon Guedmbaye, président national du parti du Mouvement des Patriotes Tchadiens pour la République exprime des “doutes sur la légitimité” et la capacité de Pahimi Padacké Albert à incarner “une opposition crédible” avec son alliance historique avec le MPS, rapporte notre confrère qui cite ainsi le communiqué du MPTR.

Dans ce contexte d’embrouilles politico-judiciaires, Le Progrès fait état « de près de 40 morts dans un conflit à Beinamar ». Selon ce quotidien, « ce drame a eu lieu le 14 mai, dans le village de Mandakao, théâtre d’un affrontement intercommunautaire ». Il s’agit, selon Alwihda Info, « de conflit foncier latent entre éleveurs et agriculteurs qui a tragiquement dégénéré ». Et « Le gouvernement, à travers un communiqué, a condamné ces actes barbares et entend prendre des mesures nécessaires pour identifier, traquer et traduire en justice les responsable », rapporte Le Progrès.

Sur cette même lancée, Alwihda Info annonce « l’arrestation du président du parti Les Transformateurs, Dr. Succes Masra ». Selon le Procureur de la République Oumar Mahamat Kedelaye, cité par le journal Le Pays, « le leader des Transformateurs est impliqué dans l’affrontement de Mandakaou ». Cette accusation grave fait réagir son parti en ces termes : « Le Parti Les Transformateurs, qui a toujours eu pour crédo l’action citoyenne pacifique et la préservation des libertés fondamentales des Tchadiens, tient à exprimer ici sa vive inquiétude face à cette action brutale, menée en dehors de toute procédure judiciaire et en violation flagrante des droits civiques et politiques garantis par la Constitution », dénonce Tog-Yeum Nagornagar, secrétaire général du parti dans les colonnes du journal Le Pays.

Alphonse DOKALYO