Alors que le monde célèbre ce 15 mai la Journée de l’enseignement catholique, le Tchad jette un regard sur le rôle stratégique que jouent les établissements confessionnels dans le paysage éducatif national. Si l’État reste l’acteur principal de la politique éducative, les écoles catholiques, elles, apportent un soutien crucial, discret mais déterminant dans la formation des jeunes générations.

Une tradition d’excellence ancrée dans les provinces

Présents dans plusieurs villes du pays, les établissements catholiques ont su s’imposer au fil des années comme des références en matière de discipline, de résultats scolaires et de formation humaine. Le Lycée-collège Sacré-Cœur, Saint Étienne, Saint François Xavier à N’Djamena, mais aussi Saint Charles Lwanga de Sarh, Padre Pio de Bébédjia, Élie Tao Baydo de Pala, Marie Ke-Tal de Koumra ou encore Saint Daniel Comboni et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Doba, la liste n’est pas exhaustive. Ces établissements font partie de ces structures qui brillent régulièrement lors des examens et concours nationaux.

Dans un pays confronté à des défis éducatifs persistants comme la surcharge des classes, le manque d’enseignants qualifiés, les disparités régionales, ces écoles apparaissent comme des modèles de rigueur et d’organisation. Encadrement rapproché, suivi individualisé, implication des parents, formation continue du personnel : les ingrédients du succès y sont réunis, souvent sans grands moyens mais avec une volonté forte de faire réussir.

Un encadrement fondé sur des valeurs

Ce qui distingue l’enseignement catholique, c’est aussi son projet éducatif global. Les élèves y apprennent non seulement à lire, écrire et compter, mais aussi à vivre ensemble, à respecter l’autre et à développer leur sens de l’effort, de la justice et de la responsabilité. L’accent mis sur les valeurs humaines et spirituelles façonne des citoyens autonomes, ouverts et engagés.

« Former des têtes bien faites, mais aussi des cœurs droits », est le maître-mot  de cet enseignement. Dans un contexte social souvent marqué par les tensions, l’exclusion ou l’instabilité, ces écoles offrent aux jeunes un cadre rassurant, où l’éthique, la solidarité et la paix sont au cœur de l’apprentissage.

Une collaboration implicite mais nécessaire avec l’État

Loin de concurrencer l’école publique, l’enseignement catholique agit en complémentarité. Il pallie des manques, comble des vides, notamment dans les zones reculées. Plusieurs familles tchadiennes, même à revenu modeste, choisissent ces établissements pour la qualité de leur encadrement et leur régularité dans les performances. Les résultats parlent d’eux-mêmes : chaque année, ces écoles se retrouvent parmi les premières aux classements des meilleurs taux de réussite.

Le ministère de l’Éducation nationale reconnaît d’ailleurs leur apport et les associe dans la mise en œuvre des programmes officiels et l’organisation des examens. L’avenir de l’éducation au Tchad passe indéniablement par une collaboration renforcée entre le secteur public et les acteurs privés, dont les écoles catholiques constituent un élément clé. L’objectif ultime est de garantir à tous les enfants tchadiens un accès équitable à une éducation de qualité, facteur essentiel de développement durable et d’inclusion sociale.

Une mission qui dépasse les murs de la classe

Au-delà de leur rôle éducatif, les écoles catholiques incarnent un projet de société. En formant à la fois l’intellect et la conscience, elles contribuent à bâtir une nation plus juste et plus solidaire. Le défi aujourd’hui est de soutenir et valoriser ce modèle qui, sans faire de bruit, transforme en profondeur l’avenir de nombreux jeunes tchadiens.

En cette journée dédiée à l’enseignement catholique, il est essentiel de reconnaître l’impact de ces écoles, qui ne cessent de démontrer qu’avec peu de moyens mais beaucoup de conviction, l’éducation peut redevenir un levier puissant de développement. Le rôle des écoles catholiques, bien que souvent silencieux, est indéniable et mérite d’être reconnu et soutenu.

Dionto Kevin