Nos confrères ont passé au crible la transition après le retour à l’ordre constitutionnel, ainsi que le décès du souverain pontife.
« Une dictature féroce, un système prédateur et un pouvoir illégitime ». N’Djaména Hebdo rapporte ainsi ce réquisitoire accablant contre le pouvoir de Mahamat Idriss Déby dressé par le Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap), après 4 années de transition. Ainsi, d’après nos confrères, le pays paie un lourd tribut. Des morts par centaine sans justice. Au contraire, les bourreaux ont été amnistiés, relève le journal Le Regard. Pour illustrer ses propos ce journal bilingue cite les massacres de N’Djaména, Kouri Bougoudi, Abéché, Sandana, Logone occidental, Monts de Lam, etc.
Aussi, sur le plan économique nous informe N’Djaména Hebdo, « malgré des richesses naturelles, le Tchad demeure appauvri par la corruption, les détournements et la mauvaise gestion des ressources publiques. Et il fait également face au bradage des terres et favoritisme au sommet de l’Etat. En un mot, « un règne de l’arbitraire », dixit le journal Le Regard. Mieux, renchérit Abba Garde, une « transition maudite ». De plus, ajoute Le Regard, « le coût de la vie augmente, les ménage peinent à survivre et de nombreux jeunes peinent à se projeter dans l’avenir ». Et « sur le plan sécuritaire, poursuit notre confrère, les tensions persistent et le sentiment d’insécurité ébranle la confiance des citoyens ».
Le comble est que la gestion des affaires publiques devient une affaire familiale, constate L’Observateur. Ainsi, « la radiation du Général Brahim Mahamat Barh Itno de l’armée nationale pour « faute grave » devient une affaire de famille ». Et « selon certaines sources rapportées par ce même journal, ce dernier a clairement fait savoir à Mahamat Idriss Déby Itno qu’il va le renverser pour le faire remplacer par son ex-directeur de cabinet civil Idriss Youssouf Boy. Il est vrai que l’élection de Mahamat Idriss Déby Itno a été contestée, mais au nom de quel droit, un individu soit-il Général de corps d’armée, peut-il se substituer au peuple souverain pour agir ainsi ? », s’enflamme notre confrère.
Quoiqu’il en soit, « au-delà du malaise familial, la grande muette subit l’injustice », fait remarquer N’Djaména Hebdo. Par décrets signés par le président de la République rendus publics les 11 et 14 avril dernier, 10 officiers supérieurs ont été radiés de l’effectif des forces de défense et de sécurité. Ces radiations massives dans l’armée sont symptomatiques d’un système en crise qui ne tolère ni critique, ni indépendance, ni intégrité. Ce système ne récompense plus l’expérience, encore moins le sacrifice. Il promeut les liens de sang, le copinage et l’appartenance clanique. L’armée est devenue une mosaïque d’unités tribales », regrette notre confrère.
Dans cette même logique, L’Observateur se demande : « accord de paix de Miski : Le calumet de la paix ou un aveu d’impuissance de l’Etat ? ». De l’avis de Abba Garde, « il y a derrière cette énième négociation avec le comité d’autodéfense, une « double stratégie de pillage » qui vise à pérenniser le même système de distribution des richesses du pays à l’intérieur d’un petit groupe opaque ». Mieux-insiste-t-il c’est une prime à l’anarchie ». Puisque, argumente cet hebdomadaire d’informations générale, l’article 4 dudit accord prévoit l’intégration des combattants issus du groupe d’autodéfense dans les effectifs des Forces de défense et de sécurité. Derrière cette intégration se cachent des milliers d’emplois civils fictifs qui seront gracieusement offerts aux étudiants, élèves et badauds qui n’ont jamais vu la terre de Miski du Borkou Ennedi Tibesti, analyse notre confrère. L’opposant d’hier, Saleh Kebzabo, aujourd’hui médiateur de la République, qui hurlait contre cette démarche entreprise en son temps par son adversaire Idriss Déby Itno, a signé cet accord au nom du gouvernement. Entretemps, rien n’a changé dans la forme et le fond du dossier. Comme quoi, la honte a quitté Saleh à sa vieillesse, se gausse Abba Garde.
Mais « la gestion familiale de la chose publique, nous avions vu au Gabon avec Ali Bongo Odimba bien avant lui avec son père, tout comme en Syrie avec Bachar El-Asad lui également précédé par son père Affez El-Asad. Mais tous ces deux régimes autoritaires étaient tombés, lorsque le peuple a dit « trop c’est trop », avertit L’Observateur.
Nos confrères s’intéressent aussi cette semaine au décès du souverain pontife. « Le Pape des pauvres a regagné la Maison du Père », lit-on à la Une de L’Observateur. « Le Pape François s’est éteint à 88 ans », annonce, de son côté, le quotidien Le Progrès. De son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, le pape est né le 17 décembre 1936, à Buenos Aires, en Argentine, précise le journal Le Pays. « Le 266e évêque de Rome est décédé le 21 avril 2025 », complète le quotidien. Élu en 2013, « il a incarné une vision audacieuse de son ministère tournée vers la miséricorde, la justice et la paix », magnifie Tchad et Culture. Selon L’Observateur, « le souverain pontife François sera inhumé ce samedi 26 avril 2025 en la Basilique Sainte-Marie-Majeure, contrairement à ses prédécesseurs qui avaient choisi d’être inhumés sous la Basilique Saint-Pierre de Rome. Son successeur sera connu à l’issue du conclave qui sera ouvert entre le 5 ou le 10 mai prochain », renseigne notre confrère.
Alphonse DOKALYO
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