Les maires des communes d’arrondissement étaient en assemblée générale à l’Ecole Normale d’Administration. Au terme des travaux ils ont publié un document pour réaffirmer leur engament à accomplir avec dévouement leur mission et demandent à l’État les moyens de leur politique.
Réunis au sein de l’Association Nationale des Communes du Tchad – ANCT, les maires du Tchad, ont tenu du 16 au 18 avril 2025, la 7e Assemblée générale de leur association. Venus de tout le pays, ils ont échangé sur leur mission en tant qu’élus locaux. Ils sont bien conscients qu’ils sont les premiers et principaux acteurs du développement local. Mais un développement local ne peut être possible qu’avec une « autonomie communale véritable ». Dans le communiqué signé par Senoussi Hassana Abdoulaye, le maire de N’Djaména, en leur nom, les maires du Tchad souhaitent le « transfert effectif des compétences, des ressources financières et matérielles ». Ils plaident pour un renforcement du processus de décentralisation dont ils sont garants de la « démocratie locale, de la justice sociale et de la participation citoyenne ».
Les maires ont également exprimé le souhait que le dialogue se poursuive avec l’Etat
Derrière cette belle plume teintée d’éloge à l’endroit du Maréchal du Tchad pour son leadership visionnaire se cache en réalité des frustrations des élus locaux, qui datent de longtemps. Les maires se sont toujours plaints de manquer de moyens de leur politique. Les recettes des communes sont centralisées par le Trésor public selon le principe de l’unicité des caisses de l’Etat, puis redistribuées dans un esprit d’équité. Mais ce système n’a pas convaincu tout le monde. Lors du Dialogue National Inclusif et Souverain-DNIS, les participants avaient souhaité que la politique de décentralisation soit effective, parce qu’ils avaient l’impression qu’elle manquait de substance. En réalité, les maires ont peu de moyens pour administrer véritablement leur commune. Dans certaines localités, ils n’ont ni les moyens financiers et matériels, ni même une vraie autorité. Lors du DNIS certains maires avaient dénoncé le trop-plein de pouvoirs dont jouissent certains préfets ou gouverneurs avec qui ils ont parfois des relations tendues. Les maires souhaitent que le dialogue se poursuive entre eux et l’Etat pour une « réelle autonomie budgétaire et pour une meilleure planification territoriale intégrée ».
Les maires sont parfaitement dans l’esprit de la nouvelle constitution votée par référendum et qui instaure un Etat fortement décentralisé. Les premières impressions que nous avons des nouveaux maires donnent à espérer qu’ils veulent travailler pour le développement local et surtout pour le bien-être des populations. La mairie de N’Djaména a lancé ce 24 avril un « concours d’aménagement urbain ouvert aux professionnels pour réaménager les ronds-points, les viaducs, les parkings, les espaces verts et les entrées de la ville ». C’est un exemple parmi tant d’autres initiatives des nouveaux maires qui ont à cœur le développement de leur localité. Pour fini qu’il nous soit permis de rappeler cet adage : l’intention vaut l’action. Ceci pour inviter à encourager les maires dans leur zèle bien éclairé en faveur du développement local.
Pierre Boubane
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