Encore un mois, et ce sera la fin des cours dans les établissements scolaires. Ce sera la fin de l’année scolaire, du moins pour les élèves des classes intermédiaires.

Selon le calendrier scolaire du ministère de l’Education Nationale et de la Promotion civique, l’année scolaire 2024-2025 se termine fin mai. Les élèves auront droit à des vacances méritées après les efforts fournis durant l’année. Une année scolaire plutôt calme et sereine, comparée aux années précédentes, notamment à l’année 2022-2023 qui a été très perturbée à cause des grèves du Syndicat des Enseignant du Tchad – SET. Cette année en cours et qui doit s’achever dans un mois a été plus sereine grâce aux efforts de tous ceux qui gravitent autour du système éducatif. Même si les enseignants ont toujours des revendications faire valoir ils ont été plus compréhensifs cette année, en privilégiant le dialogue et l’intérêt des enfants. Les cours se sont déroulés normalement. Malgré les différentes élections organisées dans le pays, le calendrier scolaire a été respecté. Pour ce qui est des performances, il faudra attendre les résultats des examens et concours de fin d’année pour une vraie évaluation.

Certes une année scolaire paisible mais endeuillée suite au drame de Pala

Longtemps encore, l’on parlera de cette maudite date du 3 avril 2025. Un mur de cloison d’une salle de classe de l’école EGTH s’est effondré sur les élèves en plein cours. Le bilan est lourd : 5 écoliers sont morts et plusieurs blessés. Certains ont été transférés à N’Djaména. Les causes apparentes de ce drame seraient la vétusté du bâtiment. Mais il faudra attendre l’enquête des autorités compétentes pour connaître les causes de l’effondrement du mur. Mais ce drame aura, au moins permis, d’alerter sur l’état des infrastructures scolaires. Surtout celles de certains établissements publics. Les acteurs politiques se sont sentis interpellés. Nous avons noté un grand sursaut pour sensibiliser sur l’état de notre école. Au moment où les autorités politiques parlent de refondation de l’école tchadienne, il est certain que cette refondation doit aussi prendre en compte le volet infrastructure.

Dans cet élan de refondation, le ministre de l’Education Nationale et de la Promotion Civique a fait une communication qui a surpris plus d’un

Le gouvernement interdit désormais aux établissements privés « d’utiliser les services des enseignants fonctionnaires ». Le Ministre de l’Education Nationale et de la Promotion Civique, Dr. Aboubakar Assidick Choroma, fait planer une menace que « Tout contrevenant s’exposera à des sanctions notamment le retrait de l’autorisation de fonctionner. Il a fait cette annonce, à l’attention des responsables des services déconcentrés de son département (recteurs d’académie, délégués provinciaux, inspecteurs départementaux et inspecteurs pédagogiques). L’objectif de cette communication est de rappeler les orientations du Gouvernement en matière de gestion des personnels éducatifs et de clarifier les mesures à mettre en œuvre dans le cadre de la refondation du système éducatif tchadien, lit-on. Au demeurant, le gouvernement veut mettre de l’ordre dans l’école tchadienne où il y a effectivement beaucoup d’imperfections : des enseignants fonctionnaires de l’Etat qui ne sont pas toujours là ils doivent être, certains dispensent des cours dans les écoles privées pour gagner plus d’argent à la fin du mois…etc. Bref, le Ministère de l’Education National et de la Promotion Civique veut en finir avec ces comportements qui n’honorent pas l’éducation nationale. Il souhaite mieux contrôler son personnel. C’est à saluer. Comment les principaux concernés vont-ils réagir ? L’année scolaire 2025-2026 nous le dira, puisque celle en cours tire à sa fin.

Pierre Boubane