À l’approche du quatrième anniversaire de la transition politique au Tchad, le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), par la voix du Professeur Avoksouma Djona Atchenemou, a dressé ce 16 avril 2025 un bilan sombre de la gouvernance actuelle, qu’il qualifie de « dictature dynastique ». Cette déclaration a été faite au siège du parti Les Patriotes.
Selon le GCAP, les quatre années au pouvoir du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno n’ont apporté « ni progrès, ni espoir » à la population. Au lieu de poser les bases d’une démocratie promise après le coup d’État de 2021, la transition aurait plongé le pays dans une spirale d’« arbitraire, de corruption et de violences ». Le groupe dénonce notamment les dépenses excessives du chef de l’Etat, la répression sanglante d’opposants et la persistance de l’impunité.
Le Professeur Avoksouma rappelle que d’autres pays ayant connu des coups d’État similaires – comme le Burkina Faso ou le Mali – n’ont pas enregistré de telles pertes humaines. « Pourquoi tant de morts chez nous ? » interroge-t-il, évoquant notamment les événements sanglants du 20 octobre 2022 et les multiples tueries non élucidées depuis 2021.
Le GCAP accuse le pouvoir de manipuler les conflits communautaires, de détourner les richesses nationales et de marginaliser une grande partie de la population. Il cite des exemples concrets comme la flambée des prix du ciment ou de la viande, malgré les ressources abondantes du pays, et déplore une gouvernance exclusivement orientée vers les intérêts d’un clan.
Face à cette situation, le GCAP appelle à une mobilisation nationale pour « défendre la République et la démocratie ». Il alerte également sur les risques de conflits internes alimentés par l’exclusion politique et les accaparements de terres, notamment dans le sud du pays.
« Le peuple tchadien mérite mieux », conclut le Professeur Avoksouma, qui annonce la publication prochaine d’un rapport détaillé sur les dérives de la transition.
Dionto Kevin
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