Ce vendredi 4 avril, le Sénégal célèbre les 65 ans de la proclamation de sa République. Cette célébration coïncide avec l’an un du gouvernement dirigé par le Premier Ministre Ousmane Sonko du parti Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, Pastef. Si les uns continuent de s’impatienter, attendant une amélioration de leurs conditions de vie, les autres se disent plutôt déçus par le duo Diomaye-Sonko.
Comme la plupart des pays francophones, le Sénégal a proclamé son indépendance en 1960. Le 4 avril a été choisi par le père de la Nation sénégalaise, Léopold Sédar Senghor, comme la date de la célébration de l’indépendance. M. Bassirou Diomaye Faye est le 5e président de la République sénégalaise. Lui et son Premier Ministre Ousmane Sonko font face aux mêmes défis que leurs prédécesseurs : le problème d’électricité, les défis de l’éducation, du social, de la justice, des droits humains, de la sécurité. Le président Diomaye Faye a pris la parole la veille de cette date anniversaire de l’indépendance de son pays pour une adresse à la Nation. « L’état des finances publiques de notre pays, tel que révélé par l’audit effectué, nous impose de compter d’abord sur nous-mêmes, pour redresser la situation », a-t-il dit. « Nous en sommes bien capables et nous le réussirons avec la mobilisation de toutes et de tous ! », a poursuivi le président sénégalais. Il a, une fois de plus, invité ses compatriotes à faire des « sacrifices… afin que des lendemains meilleurs puissent advenir ».
La réaction des Sénégalais après le discours de Diomaye Faye qui demande des sacrifices collectifs à consentir
Pour l’opposition sénégalaise, depuis que Diomaye et Sonko sont arrivés à la tête du Sénégal, le pays est en panne. Le discours du président de la République est « creux », estiment les opposants. « Ce n’est qu’une déclaration d’intention et des formules diplomatiques, certes élégantes, mais qui restent vides de sens et ne répondent pas aux aspirations profondes de nos concitoyens » a régi, par exemple, Thierno Bocoum de la formation politique « Agir ». Pour lui, l’enjeu principal réside dans la « relance de l’emploi et dans la mise en place de stratégies durables pour lutter contre la perte d’emplois qui érode le pouvoir d’achat ». Sur les médias sénégalais elles sont nombreuses ces réactions qui vont dans le même sens et montrant une certaine déception.
Les leaders de Pastef avaient été élus en mars 2024 sur la promesse d’améliorer les conditions de vie
Le candidat Diomaye Faye et son mentor Oumane Sonko avaient promis aux Sénégalais une meilleure gestion des revenus pétroliers et gaziers, une révision des contrats de pêches avec l’Occident, une meilleure gestion des terres… etc. En somme, une gouvernance plus vertueuse basée sur la justice et l’équité. Ceci en rupture totale avec le régime de Macky Sall qui travaillait plus pour les intérêts des étrangers notamment des Français, selon l’opposant d’alors, Oumane Sonko. Mais un an après l’arrivée de son parti à la tête du Sénégal, le bilan du gouvernement qu’il dirige ne semble pas satisfaire les Sénégalais. « Depuis qu’ils sont là Diomaye et Sonko n’ont pas posé une seule pierre pour la construction d’une école, d’une université ou d’un hôpital », critique l’opposition. D’autres voix de l’opposition ironisent : depuis 8 mois l’avion présidentiel n’a pas décollé. Personne ne les invite. Ils n’ont pas d’amis. A force d’insulter tout le monde, ils se retrouvent seuls.
Une partie de l’intelligentsia sénégalaise conseille le président Diomaye et son Premier Ministre Sonko à se rendre à l’évidence qu’ils ne sont plus des opposants. Ils doivent corriger leur discours. Autrement ils peineront à trouver des partenaires financiers pour financer leur Vision Sénégal 2050 qu’ils ont baptisé « Le Projet ». Malgré tout le tandem Diomaye-Sonko espère redresser le Sénégal après une gestion chaotique, selon leurs mots, du pays par Macky Sall.
Pierre Boubane
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