Le 25 octobre 2025, les Ivoiriens se rendront aux urnes pour choisir le président de la République. La Commission Electorale Indépendante (CEI) a remis aux acteurs politiques la liste électorale provisoire
Le lundi 17 mars dernier, la Commission Electorale Indépendante-CEI, l’équivalent de l’ANGE au Tchad, organe chargé d’organiser les élections, a publié la liste provisoire. Son président, M. Coulibaly-Kuibiert Ibrahime qui recevait les acteurs politiques pour la publication de la liste, a présenté la CEI comme « une institution citoyenne ». La Commission Electorale Indépendante ambitionne de contribuer à la construction d’une Côte d’Ivoire démocratique et stable, a-t-il indiqué. Le président de la CEI a promis que la CEI qu’il dirige entend « garantir la tenue d’élections transparentes et crédibles ». Enfin, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime a rassuré les acteurs politiques de « l’entière disponibilité des Commissaires Centraux, ainsi que de la compétence et de la détermination de l’ensemble des collaborateurs à satisfaire les attentes du Peuple ivoirien dans le strict respect de la Loi ». La liste provisoire compte 8,7 millions d’électeurs, dont 969 000 nouveaux.
La liste souffre de quelques insuffisances qui méritent des corrections ?
La liste provisoire a, aussitôt, été critiquée par des partis politiques notamment de l’opposition. Il s’agit du Parti des peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, du parti COJEP de Charles Blé-Goudé et de Génération des Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro. Ces formations exigent la réintégration sur la liste électorale de leurs leaders.
Faut-il redouter des tensions si les noms de ces personnalités ne sont pas réintégrés ?
Si les noms de Laurent Gbagbo, Charles Blé-Goudé et Guillaume Soro ne figurent pas sur la liste électorale provisoire, c’est parce qu’ils ont des soucis avec la justice de leur pays. Le Parti des peuples africains (PPA-CI) alerte que l’exclusion de son leader et candidat, Laurent Gbagbo provoquerait des « tensions ». Le PPA-CI juge « illogique » que Gbagbo subisse encore les conséquences de sa condamnation par la justice ivoirienne. Pour rappel il a été condamné à vingt ans de prison pour le « braquage de la BCEAO en 2018. Et pourtant il a été acquitté de tous les crimes liés à la crise post-électorale de 2010-2011 par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021 ».
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui figure sur la liste n’était pas certain de prendre part à cette élection. Il était au cœur d’une controverse sur sa double nationalité franco-ivoirienne. Mais il a fini par renoncer à la nationalité française. Mais aujourd’hui, nous apprenons que le mercredi 2 avril, les avocats du parti qu’il dirige, le PDCI-RDA étaient au tribunal des référés d’Abidjan pour répondre à une assignation en justice portée par une militante du PDCI. Valérie Yapo, contesterait la légitimité de Tidiane Thiam à la tête du parti.
A mesure que la date de la présidentielle arrive, la fièvre monte à Abidjan où il règne déjà une ambiance de pré-campagne. Alors faut-il redouter des vives tensions avant même le scrutin du 25 octobre ? Nous ne saurions souhaiter une telle aventure à la Côte d’Ivoire qui a déjà connu des crises politiques avec leurs lots de victimes. Aujourd’hui la Commission Electorale Indépendante est sous-pression. Comment va-t-elle gérer les réclamations ? Elle est l’un, sinon le seul et unique organe capable d’éviter aux Ivoiriens de revivre la crise post-électoral de 2010-2011.
Pierre Boubane
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