Élu lors des élections locales couplées du 29 décembre 2024, le conseil communal de Moundou connaît déjà une scission. Cette situation aboutit au boycott de la première session budgétaire convoquée le 20 mars dernier; session ouverte et suspendue aussitôt. Puisque sur les 18 conseillers attendus, seulement 10 conseillers issus du Mouvement Patriotique du Salut (Mps) et ses alliés se sont présentés. Le camp d’en face est composé majoritairement des élus de la Convention tchadienne pour la paix et le développement (Ctpd) et ses coalisés.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la nomination de certaines personnalités au secrétariat général, à l’assiette fiscale et à la direction technique de la voirie urbaine. Parmi ces personnalités promues figure M.Djasnan Diondi comme Secrétaire général de la commune de Moundou.
Peu avant la convocation de cette session du Conseil communal installé le 17 février 2025, les 8 conseillers ont, à travers une correspondance, demandé à l’exécutif communal d’annuler ces actes de nomination. Selon ces élus, majoritairement de la Ctpd, le Maire, n’ayant pas la majorité des conseillers, ne peut pas nommer le Secrétaire général de la mairie, au regard des dispositions de la loi organique sur les collectivités autonomes. Ils exigent leur consultation aux différentes nominations.
L’exécutif a pris acte de leur opposition en suspendant ladite session budgétaire pendant quatre jours. La session a été convoquée à nouveau pour la matinée du 24 mars 2025. Cette fois-ci encore, bien que les huit conseillers aient claqué la porte, les 10 présents ont poursuivi l’examen du budget communal de l’année 2025. A l’issue de la deuxième journée des travaux et dans le compte-rendu présenté par la 1ère Secrétaire de séance, Mme Mouandilnodji Fatimé, les élus locaux présents ont exigé l’audit organisationnel et financier de la commune de Moundou, de la période allant du 2 novembre 2023 au 27 février 2025, pendant laquelle la commune a été gérée par les protestataires actuels des actes de l’exécutif communal.
Ces querelles au sein du Conseil communal laissent présager le retour à la mairie de Moundou des divisions qui risqueraient de compromettre dangereusement l’avenir de cette ville, considérée comme la deuxième du Tchad. Face à toutes ces agitations, la tutelle est entrée dans un mutisme qualifié par certains observateurs de silence complice.
Pendant ce temps, la session budgétaire se poursuit avec dix conseillers sur les 18 attendus. A quoi aboutira-t-on ? Les autorités sont interpelées pour mettre fin à ce conflit qui continue à mettre en péril le développement socio-économique de Moundou.
Appolinaire De Baidjé
Commentaires