Le ministre de la Fonction publique et de la concertation sociale dénonce les arnaques dans le dépôt des dossiers de candidatures à la Fonction publique.

La communication de Abdoulaye Mbodou Mbami intervient dans un contexte où son ministère annonce le recrutement de 5.000 nouveaux agents publics. Si le ministre de la Fonction Publique a fait cette sortie médiatique, c’est parce que, comme il l’a lui-même dit, des « individus malintentionnés exploitent la naïveté de certaines personnes pour leur soutirer de l’argent contre de fausses promesses ». Il invite à la mobilisation pour lutter contre le phénomène. Pour certains observateurs, le fait que le ministre lui-même avoue, publiquement, que le processus de recrutement dans la fonction publique souffre de quelques imperfections est déjà un début de solutions à ce triste phénomène, pourtant, longtemps dénoncé mais jamais éradiqué.

Ceux qui formulent les fausses promesses ?

Ce qui est sûr ce ne sont pas des extra-terrestres. Si seulement les langues pouvaient se délier. Une personne lambda peut-elle promettre une fin heureuse d’un dossier de candidature pour un recrutement à la fonction publique ? Certes, les arnaques se font hors du ministère, nous dit-on, mais ceux qui formulent les fausses promesses ne sont-ils pas connus ? L’interrogation est permise. Il y a beaucoup de questions mais sans réponses. Autant il faut déplorer la naïveté de la population et particulièrement des demandeurs d’un emploi, autant il faut aussi déplorer le comportement des personnes qui leur font ces promesses qui s’avèrent par la suite fausses. Ceci dit, si nous devions situer les responsabilités, nous dirions que les demandeurs d’un emploi ne sont responsables que de leur naïveté. Une naïveté qui, d’ailleurs, peut être comprise, dans la mesure où les jeunes, voulant travailler pour gagner dignement leur vie, cèdent malgré eux, à certaines pressions. Les arnaqueurs, eux, sont responsables de l’escroquerie et du vol. Et enfin, on peut imputer aux services du Ministère de la Fonction Publique la responsabilité de manquer de rigueur. Cependant au lieu de s’attribuer les responsabilités, le ministre nous invite plutôt à collaborer dans la recherche de solutions idoines et pérennes.

Les solutions possibles pour lutter contre les arnaques

En plus de la sensibilisation et de l’appel à la prudence, Abdoulaye Mbodou Mbami et ses équipes mettent en place le numéro 1236 pour dénoncer les présumés arnaqueurs. Toujours dans le souci de la transparence dans le suivi des dossiers de candidatures, le ministre annonce la création d’une plateforme numérique qui sera prochainement disponible. Elle permettra aux citoyens de postuler en ligne et de suivre la progression du traitement de leur dossier. Cette initiative simplifiera les démarches, réduira les déplacements et limitera les risques d’escroquerie, estime le ministre. Si l’initiative est saluée par une bonne partie de l’opinion, les principaux concernés, à savoir les diplômés en quête d’un emploi rappellent qu’un tel mécanisme avait été mis en place. Qu’est-il devenu ? Ils sont donc quelques-uns à ne pas trop y croire. Qui plus est : les données informatiques peuvent être trafiquées, estiment les pessimistes. Mais si malgré tout le ministre veut toujours essayer. Pourquoi pas ?

Pour finir, disons qu’à travers ce point de presse tenu hier 12 mars 2025, le ministre de la Fonction Publique a lancé la campagne de sensibilisation pour dénoncer les imperfections dans le processus de recrutement à la fonction publique. Abdoulaye Mbodou Mbami en appelle à la responsabilité de tout un chacun. Lorsque certaines mauvaises pratiques sont vécues au quotidien, elles finissent parfois par s’ériger en vertus. Dès lors, il faut une bonne et large collaboration pour lutter contre l’escroquerie dans le traitement des dossiers de candidature à l’intégration à la fonction publique. Car c’est à cause des pratiques mafieuses que plusieurs services publics sont remplis par des personnes pas nécessairement qualifiées pour faire le travail que les citoyens attendent d’eux. A l’ère de la 5e République l’on doit lutter pour des services publics de qualité : vivement les personnes qu’il faut à la place qu’il faut !

Pierre Boubane