L’affaire Idriss Youssouf Boy, alias Makambo, accusé de détournement de fonds public et la publication des résultats provisoires des sénatoriales défrayent la chronique cette semaine.
« Affaire About/Makambo, la justice ira-t-elle au bout ? Le compromis familial primera-t-il sur la justice ?», se demande l’hebdomadaire Abba Garde. D’après L’Observateur, About Hachim Bouder, PDG de la société HBC, a porté plainte contre l’ex Directeur de Cabinet civil du président de la République Idriss Youssouf Boy pour escroquerie. Mais cette présumé affaire d’extorsion d’une somme de 11 milliards francs CFA par Makambo suscite la psychose dans le sérail de Mahamat kaka, révèle notre confrère.
Du coup, selon les sources rapportées par Abba Garde, la procédure judiciaire en cours a peu de chance d’aller au bout. Des patriarches de la communauté béri à laquelle appartiennent les deux parties, entament des démarches pour faire infléchir la justice. De ce fait, estime L’Observateur, c’est « une autre farce de Mahamat Idriss Déby Itno, alias MIDI, et ses ouailles dans la mesure où le présumé « escro », était jadis inséparable ami de Mahamat kaka ».
Si Makambo reçoit le soutien de sa communauté, « qui plaidera pour Alixe ? », s’interroge Abba Garde. D’après cet hebdomadaire, depuis le mois d’octobre 2024, une mission de l’Autorité Indépendante de Lutte Contre la Corruption se charge d’auditer la gestion des ressources financières, matérielles et humaines du ministère du pétrole, des Mines et de la Géologie pour les exercices 2020 à 2024. Mais cette mission conduite par un ancien directeur des ressources humaines dudit ministère crée un bras de fer ardu avec la ministre Alixe Naïmabaye. En dépit de la mise à sa disposition de toutes les pièces exigées, explique le même journal, elle a suspendu tout mouvement sur les comptes du ministère, or il n’y a rien de suspect sur les opérations. Pis, déplore Abba Garde, ses membres ont tenu des propos outranciers et désobligeants à l’encontre de la ministre. Ils vont jusqu’à parler de sa vie privée devant les agents et étaler sur la place publique le dysfonctionnement et des irrégularités relevés en violation du caractère secret du contrôle ». En toute hypothèse, insinue notre confrère, cette mission veut bloquer et griller la ministre du Pétrole.
Pendant que Alixe attend un secours, TchadInfos nous informe que l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) a publié les résultats provisoires des sénatoriales le 25 février 2025. 45 des 46 sièges sont remportés par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir. Ainsi, analyse Tchad et Cuture, au lieu d’opter pour une alternance, les Tchadiens ont choisi la continuité. Mais « le Sénat est-il nécessaire au Tchad ? Est-il indiqué de le créer maintenant ou bien c’est un cadre pour caser les non remerciés du système au pouvoir », se demande N’Djaména Hebdo. En s’appuyant sur les avis recueillis, notre confrère affirme que la création à l’heure actuelle du Sénat n’est pas nécessaire. D’après le député Béral Mbaïkoubou cité par ce journal, « un parlement bicaméral va coûter assez cher aux derniers publics sans qu’on ne sache exactement la plus-value à l’état actuel. Parce que l’Assemblée nationale pouvait déjà porter ses intérêts ». Dans le même sillage, Laona Gong Raoul, estime que c’est vraiment une grande folie de créer un système bicaméral. La dette intérieure du Tchad est énorme. Et les soutiens en aide budgétaire, il n’y en aura pas. L’argent du pays ne va pas être utilisé uniquement à payer le salaire. Où est l’investissement ? Si on n’investit pas, il n’y a pas de ressources non plus, rapporte N’Djaména Hebdo.
N’en déplaise à ce confrère, cette hégémonie du MPS et ses alliés sur les autres partis s’est exprimée depuis le référendum constitutionnel jusqu’aux sénatoriales en passant par la présidentielle, les législatives, les provinciales et les communales, détaille notre confrère.
Ainsi, fait observer le Pr Ahmat Mahamat Hassan dans les colonnes de TchadInfos, ces élections marquent la mise en place complète des institutions de la République, donnant une impression de solidité et de stabilité pour un Tchad revenu à l’ordre constitutionnel ». Or, « en réalité, relève cet ancien ministre de la justice, il s’agit d’un pouvoir patrimonialisé et maintenu sous une apparence institutionnelle et une légitimité constitutionnelle factice ». Du coup, « le destin du peuple tchadien dépend du bon vouloir de ceux qui gouvernent, conscients que le pouvoir leur appartient en propre. Ils ne permettront à personne d’y toucher », alerte Ahmat Mahamat Hassan cité par notre confrère TchadInfos
Alphonse Dokalyo
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