Le Mouvement patriote du salut MPS, le parti du président de la République maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a, à chaque fois, dominé les autres formations politiques. On peut toujours s’interroger sur la transparence et la crédibilité de ces élections. Mais c’est un autre débat.

A la publication des résultats provisoires du scrutin sénatorial du 25 février, le MPS caracole en tête. Ce scrutin était le dernier de cette longue marche vers le retour à l’ordre constitutionnel. L’Agence nationale de gestion des élections ANGE, a tenu sa promesse, en publiant les résultats le soir du scrutin sénatorial.

Ainsi, sur les 46 sièges en jeu, 45 ont été remportés par le MPS. Le RNDT-Le Reveil de l’ancien Premier ministre, Pahimi Padacke Albert, arrivé 2e à la présidentielle du 6 mai obtient un siège au sénat. Il a obtenu plus d’une dizaine de sièges au parlement.

Au MPS on savoure la victoire de l’élection sénatoriale. Le Premier Ministre, Amb. Allah Maye Halina, via un post Facebook, a salué ces résultats. Selon lui, ils « renforcent le soutien au Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno ». La ministre d’Etat, ministre de la femme et de la petite enfance, Amina Priscille Longoh a magnifié le score des femmes. Dix-huit (18) femmes sur 46 nouveaux sénateurs, soit 39,13% ». Ce résultat est le fruit de « l’engagement du Chef de l’État, Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, en faveur d’une gouvernance inclusive », a écrit Amina Priscille Longoh sur sa page Facebook.

Le MPS est, aujourd’hui, le parti, peut-être pas le plus populaire, mais certainement le mieux structuré et le mieux organisé. Sans doute, ses adversaires diront-ils, que ses militants utilisent les moyens de l’État pour le faire fonctionner. Il faut reconnaître que les dirigeants du MPS ont une grande expérience de la lutte politique.

Du scrutin référendaire, jusqu’au sénatorial, en passant par la présidentielle et les législatives, le MPS et ses alliés ont dominé les autres formations politiques qui ont tenté leur chance. Pour les uns, les Tchadiens ont donné tout au MPS ; pour les autres, c’est plutôt le MPS qui s’est tout accaparé. Dans l’un comme dans l’autre cas, la réalité est que le MPS s’impose clairement. Même si on peut toujours s’interroger sur ses méthodes pour gagner toutes ces élections ?

Les lecteurs de Nicolas Machiavel se rappelleront que la vertu et la morale n’ont pas, nécessairement, leur place en politique. Il n’y a que la ruse et le pragmatisme qui sont exaltés. Personnellement, nous ne partageons pas cette philosophie politique. Nous estimons que la politique a besoin d’être guidée par la morale. Autrement la porte est ouverte à tous les abus. Ceci entraînant cela, l’irruption de la violence devient inéluctable.Pour terminer: le MPS reste un grand parti politique. Il gouvernera, pratiquement, seul le Tchad durant les cinq prochaines années. Les Tchadiens préfèrent la continuité plutôt que la rupture et l’alternance. Ils attendent beaucoup de toutes ces institutions de la République dominées par un seul camp, en espérant qu’ils ne seront pas déçus. Bravo au MPS ! Maintenant le peuple souverain attend la transformation du pays.

Pierre Boubane