Lancée le 07 novembre 2024, suite à l’attaque de la secte Boko-Haram dans un poste avancé de l’armée nationale dans la province du Lac-Tchad, l’Etat-major Général des Armées a annoncé mardi la fin de l’opération Haskanite.

Que retenir du bilan dressé par l’armée ?

L’opération a duré plus de trois mois. Selon le bilan annoncé par le général Hanane Issakha Acheickh, directeur de communication de l’armée, le bilan humain est lourd. Il y a eu deux cent quatre-vingt-dix-sept (297) éléments terroristes tués et 163 blessés. Du côté de l’armée tchadienne, 27 soldats ont perdu la vie et 41 autres blessés. Du coup, le directeur de communication de l’armée annonce la fin de l’opération, le groupe Boko Haram ne peut plus nuire. Ainsi, dans le langage militaire, cela veut dire la mission est accomplie !

Au-delà de cette victoire militaire, cette attaque terroriste a eu plusieurs conséquences

Cette attaque surprise de Boko-Haram a eu d’impact sur le plan de la coopération multilatérale et bilatérale contre le terrorisme du Tchad avec ses partenaires. Nos autorités ont eu l’impression que le Tchad a été tout seul à affronter cette épreuve. Les pays voisins avec qui le Tchad forme cette force n’ont pratiquement pas réagi. Pourtant, lorsqu’ils sont attaqués par la secte, les militaires tchadiens sont les premiers à porter main-forte à leurs frères d’armes. Mais lorsque c’est le tour du Tchad, les autres ont compati du bout des lèvres. Cet état de fait a amené le chef de l’Etat à menacer de retirer notre armée au sein de la force multinationale mixte. Mais il semble que passée le temps du deuil, il est revenu sur la menace. Cependant, il a clairement indiqué que désormais les forces de défense et de sécurité se consacreront à la défense du territoire national. Pour certains observateurs c’est aussi suite à cette attaque que le Tchad a pris la ferme décision de dénoncer avec effet immédiat la coopération militaire avec la France et exigé la fermeture, hic et nunc, des bases militaires françaises au Tchad. Et sur ce point précis, une bonne partie de l’opinion nationale à commencer à s’interroger depuis fort longtemps sur la pertinence de cette coopération militaire avec la France.

Le président de la République élevé à la dignité de maréchal

Les Conseillers nationaux de Transition ont motivé la proposition de loi relative à l’élévation à la dignité de maréchal du président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno, en avançant trois arguments. Le premier, est justement axé sur ses mérites militaires et son courage. Le deuxième, les Conseils nationaux ont aussi estimé que Mahamat Idriss Déby Itno a conduit à bon port la transition. Aujourd’hui, ils sont rejoints par l’envoyé spécial du président Felix Antoine Tshisekedi, Didier Mazanga Mukanzu qui a déclaré que « L’unique et seule transition réussie en Afrique est celle de la République du Tchad ». Troisième et dernier argument avancé, le président Mahamat Idriss Déby a dirigé personnellement l’opération Haskanite. Pour cet acte de bravoure, il méritait d’être élevé à la dignité de maréchal. Pour finir l’opération Haskanite a permis sur le plan sécuritaire de détruire la secte Boko-Haram, et sur le plan politique, le Tchad a eu son deuxième maréchal en la personne du président de la République Mahamat Idriss Déby Itno qui a été récompensé pour sa bravoure.

Pierre Boubane