La 38e Conférence des chefs d’États et de gouvernements s’est tenue le weekend du 15-16 février 2025 à Addis-Ababa. A l’issue de ce sommet, le président angolais, Joáo Lourenço a été élu Président de la Conférence des chefs d’États et de gouvernements, tandis que le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf élu Président de la commission.

Parmi les dossiers chauds qui attendent la nouvelle équipe dirigeante de l’UA figure la gestion de la guerre de la RDC. Depuis plusieurs années, les rebelles du M23 affrontent les forces armées congolaise à l’est de pays. Cette fois-ci, ils ambitionnent de marcher jusqu’à Kinshasa. Et leur progression fulgurante ces derniers jours sur le terrain de combat inquiète tout le monde. Et Dieu seul sait, ces rebelles du M23, un conglomérat de groupes armés qui seraient actionnés, voire manipulés par des puissances étrangères, dont des pays voisins à la RDC veulent nous faire revivre un remake de l’AFDL de Laurent Désiré Kabila. Ce dernier avait eu raison du régime du Maréchal Mobutu, en 1998. Malheureusement les mauvaises histoires se répètent toujours.

Revenons sur les travaux de la 38e conférence de l’UA. Dans son discours d’ouverture devant les chefs d’États et de gouvernements, le président sortant de la commission Moussa Faki Mahamat a dressé son bilan. Il a estimé que les huit dernières années ont été marquées par « l’affaissement du panafricanisme et des chaînes de solidarité africaine ». Ces propos sonnent comme une invite à travailler pour plus de solidarité. Cela a trouvé un écho favorable chez les chefs d’Etats et de gouvernements. Ainsi, le président de la République du Tchad, maréchal Mahamat Idriss Deby a, par exemple, plaidé en faveur de la levée des sanctions et de la reprise du dialogue entre l’Union africaine (UA) et le Niger, le Burkina Faso, le Gabon et la Guinée. Et pour ce faire, il a invité l’UA à « privilégier les pourparlers et à développer une approche constructive, solidaire et pragmatique ». Eu égard aux discours prononcés par les uns et les autres, les dirigeants africains affichent une volonté commune de faire évoluer le continent vers des lendemains meilleurs.

Malheureusement, les antipathies entre chefs d’États risquent de freiner, encore pour longtemps, ce mouvement d’ensemble tant souhaité par les pères fondateurs qui ont créé l’OUA, ancêtre de l’UA. Plus de 60 ans après, les dirigeants actuels n’arrivent toujours pas à assumer fidèlement le leg de leurs devanciers : Haïlé Sélassié, Kwame Nkrumah, Sékou Touré…etc.

Le Réseau des jeunes panafricains (RJA) semble trouver le nœud du problème. A travers un communiqué signé, le 14 février 2025, à N’Djamena, les jeunes de ce réseau accusent les organisations sous-régionales (CEDEAO, SADC, EAC, CEAC) de constituer un frein à l’intégration africaine. Pour une intégration africaine réussie, ils proposent la suppression de toutes ces organisations sous-régionales qui, au lieu d’unir les africains, les divisent, plutôt. Une proposition à ne pas minimiser.

Pierre Boubane