L’exploitation aurifère, principalement artisanale, représente une activité économique importante mais elle n’est pas structurée. Cette situation a des impacts significatifs sur les communautés locales et l’environnement. Cette exploitation semble échapper au contrôle étatique. Elle est assimilable à un pillage des ressources minières du sous-sol, constate le rapport produit l’ONG Droit de l’homme sans frontières. Pour rappel, du 7 au 18 décembre 2024, une mission de Droit de l’homme sans frontières conduite par son président Layibé Tourdjoumane fait observer dans son rapport que les sociétés qui exploitent ce bien précieux dans la province du Mayo kebbi ouest sont fictives et que la collecte fiscale est inefficace.

Cette exploitation enrichit des particuliers, appauvrit la population locale et reste une perte pour l’État Tchadien. D’après le document, c’est une exploitation sans suivi rigoureux et n’obéit pas au respect du code minier de 2018. C’est pourquoi la province du Mayo Kebbi Ouest fait face à des conflits fonciers. D’après le rapport, les terres utilisées pour l’exploitation sont souvent réquisitionnées sans consultation des populations locales. Le président de Droit de l’homme sans frontières déplore le fait que : « pour une modique somme de 25 000 f CFA, on vous demande de quitter votre champ ou votre concession pour laisser le terrain pour l’exploitation ».

Ces pratiques se passent sous les yeux impuissants de certains délégués du ministère de Mines et de la géologie présents sur les sites d’exploitation de Sokoyé, Gamboké et ceux du département de lac Léré. Les autorités locales sont incapables d’agir parce que des particuliers brandissent des autorisations d’exploitation signées depuis de Ndjamena. Cet état de fait entraine un manque de transparence dans la gestion des recettes minières et les taxes prélevées par les autorités. 

Face à cette situation, le gouvernement tchadien doit agir en toute urgence pour mettre de l’ordre dans l’exploitation de l’or dans le Mayo kebbi ouest.

DIONTO Kevin