L’armée congolaise a annoncé mardi 21 janvier que les rebelles du M23 ont fait une percée  dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), notamment à Minova près de Goma.

« L’ennemi a fait une percée sur Bweremana au Nord-Kivu et Minova au Sud-Kivu »,  a déclaré le porte-parole de l’armée, le général Sylvain Ekenge, dans un rare communiqué des FARDC.

Plus tôt dans la journée, une source militaire avait annoncé à l’AFP que des échanges de tirs étaient encore en cours mais reconnu que l »‘ennemi a pris Minova ». Selon une source locale,  le M23 est arrivé à 06H00 (04H00 GMT) et la population a pris fuite.

En effet, c’est depuis lundi que les détonations ont retenti jusqu’à Goma. Minova considéré comme un point de ravitaillement vers Goma est située sur l’autre rive du lac Kivu, la capitale provinciale d’environ un million d’habitants. Cette ville a été finalement en encerclée par les combats poussant des centaines de milliers de personne à fuir pour chercher refuge à Goma.  «Nous continuons à recevoir les déplacés qui arrivent en masse », a alerté Ishara Kaziwa, chargé de la protection du camp de Lushagala, situé en périphérie de Goma. «Nous avons déjà reçu plus de 100 ménages ».

L’ONU a estimé la semaine dernière que 237 mille personnes ont dû quitter leur foyer depuis début janvier, évoquant une «escalade des affrontements ».  Selon le CIRC, en charge de la chirurgie de guerre dans l’établissement de santé, plus de 200 blessés dont des enfants ont été accueillis au cours des trois dernières semaines, majoritairement des civils touchés par des balles ou des éclats dans des tirs d’obus.

Il faut noter que début janvier, le M23 a notamment ravi Masisi-centre, la capitale administrative du territoire du même nom située à 80 km de Goma et comptant environ 40.000 habitants.

Les combats continuent de faire rage dans les localités autour de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu  Selon les FARDC, « l’armée rwandaise et ses pantins du M23 sont contenus et repoussés » dans cette zone. En juillet, un rapport d’experts de l’ONU avait établi qu’entre 3.000 et 4.000 soldats rwandais combattaient aux côtés du M23 et que Kigali avait « de facto » pris le « contrôle et la direction des opérations du M23 »

ASNAN NON-DOUM Saturnin