La Fondation Mo Ibrahim a publié un rapport sur les élections qui sont organisées en Afrique. Selon ce rapport, l’année 2024 est marquée par des alternances politiques importantes.

Ce rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur les élections africaines de 2024 est intitulé « Reviewing Africa’s 2024 Election Year » et a révélé que 2024 est une année marquée par des alternances politiques significatives. Ainsi, le rapport indique que sur les 17 scrutins initialement programmés, 13 ont effectivement eu lieu, aboutissant à des changements de pouvoir dans plusieurs pays.

Pour la Fondation Mo Ibrahim, quatre transitions historiques ont particulièrement retenu l’attention. Au Botswana, la victoire du président Duma Boko a mis fin à près de 60 ans de règne du parti BDP. Le Ghana a vu le retour de John Dramani Mahama au pouvoir. À Maurice, l’Alliance pour le Changement a remporté une victoire écrasante avec 60 sièges sur 64 au Parlement. Le Sénégal, après un report controversé des élections, a également connu une alternance. Le Pastef avec son candidat, Bassirou Diomaye Faye est arrivé au pouvoir dès le premier tour.

Cependant, le rapport note que sept pays ont maintenu leur leadership en place : l’Algérie, le Tchad, les Comores, la Mauritanie, le Rwanda, l’Afrique du Sud et la Tunisie. « L’Afrique du Sud présente toutefois une particularité : pour la première fois depuis 1994, l’ANC a perdu sa majorité absolue, contraignant le parti à former une coalition » souligne le document.

En outre , le rapport met en lumière certaines évolutions institutionnelles en Afrique. Entre 2014 et 2023, la participation citoyenne s’est détériorée dans 14 des 17 pays concernés. La situation des droits civiques s’est dégradée dans 15 pays, tandis que la liberté des médias a connu des restrictions dans 15 pays entre 2021 et 2023, informe la Fondation Mo Ibrahim.

Le rapport, souligne que quatre pays n’ont pas tenu leurs élections comme prévu. Il s’agit du Burkina Faso, Mali, Soudan du Sud et de la Guinée-Bissau. Ces scrutins ont été reportés à des dates ultérieures.

Pour 2025, le calendrier électoral africain prévoit des élections dans onze pays, dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Tanzanie. Le scrutin au Gabon devrait marquer le début d’une transition vers un régime civil après le coup d’État de 2023.

Le document relève également des points de vigilance, notamment concernant les élections en Tunisie et au Mozambique où des contestations ont émergé sur la régularité des processus électoraux. Pour rappel, la Tunisie a enregistré un taux de participation de 29% et le scrutin mozambicain a été marqué par des protestations.

Enfin, le rapport de la Fondation Mo Ibrahim nuance que cette année électorale, malgré ses succès en termes d’alternance, révèle aussi la fragilité persistante de certains processus démocratiques sur le continent.

Asnan Non-Doum Saturnin