Face aux critiques contre son institution, relatives à la dégradation des routes, le Directeur général du Fonds d’entretien routier, Abdelkérim Souleymane Tério, informe que le FER manque de ressources nécessaires pouvant lui permettre d’assurer son rôle.

Les routes de la capitale se sont considérablement dégradées mais le Fonds d’entretien routier est peu visible sur le terrain. Qu’est-ce qui explique cette absence ?

Abdelkérim Souleymane Tério (AST): Il convient de rappeler que le Fonds d’entretien routier a pour mission de recevoir et d’administrer les fonds destinés au financement des dépenses liées à l’entretien routier. Par conséquent, il est le bailleur de fonds et non l’organe chargé de la mise en œuvre des activités sur le terrain.

Le génie militaire et certaines organisations ont colmaté  par moments certaines avenues. Est-ce de commun accord avec votre institution ?

AST : Le FER, en sa qualité de bailleur de fonds, finance les activités dans le cadre d’un programme annuel d’entretien routier élaboré par le ministère des infrastructures. Si ledit ministère signe dès conventions avec des partenaires et que les montants y afférents sont prévus dans le budget, alors le FER se chargera du financement.

S’agissant de vos partenaires dans l’entretien routier, comment appréciez-vous la qualité du travail abattu sur le terrain ?

AST : Il y a des organes habilités à vérifier la qualité du travail sur le terrain, notamment l’AGER à travers un bureau de contrôle qu’elle recrute et la direction générale des infrastructures et des transports du ministère via ses services techniques. Toutefois le FER a un département technique qui vérifie le décompte des travaux exécutés avant leur payement.

Malgré la Taxe à l’essieu (TAE), des camions transportent des charges au delà de la normale, dégradant ainsi les rues. Pourquoi la persistance de ce mal ?

AST : Il convient de rappeler que la Taxe à l’essieu (TAE) est une taxe frappant des véhicules routiers étrangers de plus de 10 tonnes de charges utiles. De ce fait, cela n’a aucun rapport avec la question de la surcharge pour laquelle les services techniques doivent continuer à sensibiliser les usagers de la route à travers divers supports et faire appliquer les sanctions prévues par la loi.

Que fait votre institution pour mettre terme à cette situation ?

AST : Le FER encourage et finance les campagnes de sensibilisation destinées aux usagers de la route, notamment les camionneurs dans le cadre de la protection du patrimoine routier. Aussi, il y a lieu de souligner que le FER a ses agents au niveau de toutes les stations de pesage à l’effet de percevoir les amendes infligées aux camions en surcharge.

Les routes ne sont pas normalement entretenues. Quelles sont les difficultés auxquelles fait face le FER ?

AST : Le défi majeur auquel fait face le FER aujourd’hui dans le cadre d’entretien routier est l’insuffisance des ressources face aux besoins croissants de l’entretien du réseau routier national.

Votre ministre de tutelle a dénoncé en juillet dernier la déperdition des recettes de péage. Quelle est la situation aujourd’hui ?

AST : Concernant la déperdition des recettes, il n’y a pas encore un grand changement puisque la mise en opération des péages informatisés vient de prendre effet ce 3 décembre avec des sites pilotes. Donc nous pouvons évaluer dans les 2 mois à venir pour apprécier s’il y a un changement.

Interview réalisée par Masrambaye Blaise