Réunis en sommet ordinaire à Abuja au Nigéria dimanche 15 décembre, les dirigeants de la Cédéao, ont décidé de la création d’un tribunal spécial pour juger les crimes commis en Gambie entre 1994 et 2017 sous l’ex-dictateur Yahya Jammeh.

La décision de la Cédéao est qualifiée d’« historique » par l’opinion nationale gambienne et internationale puisque  la mise en place d’une telle juridiction  a été  réclamée de longue date par les victimes des atrocités de Yahya Jameh et les défenseurs des droits humains. Finalement, c’est à la 66ème session ordinaire de la CEDEAO ténue à Abuja que les leaders de la Cédéao se sont mis d’accord pour l’établissement d’un tribunal spécial pour juger Yaya Jammeh, l’homme qui a dirigé la Gambie d’une main de fer de 1994 à 2017.  « Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis dimanche 15 décembre à Abuja, ont pris la décision historique d’établir un tribunal spécial pour la Gambie », a annoncé le ministère gambien de la Justice dans un communiqué transmis à l’AFP. Pour les victimes c’est un soulagement.

En effet, cette initiative repose sur les recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC), mise en place par le gouvernement gambien en 2018 sous le leadership du Président Adama Barrow. Dans un rapport publié en novembre 2021, la TRRC avait préconisé des réparations, des réformes institutionnelles et des poursuites judiciaires contre les principaux responsables des crimes, tels que la torture et les traitements inhumains.

Ainsi, le Tribunal chargé de juger l’ancien président gambien, intégrera des éléments de droit national et international et sera basé en Gambie, avec la possibilité d’organiser des audiences dans un pays tiers en cas de contraintes sécuritaires. Il réunira des juges et experts gambiens, régionaux et internationaux.

Aussitôt, le président Adama Barrow a salué cette avancée majeure et  a exprimé sa reconnaissance envers la Cédéao et ses partenaires pour leur appui. Déjà, le ministre de la Justice a réaffirmé l’engagement du gouvernement à garantir justice et réconciliation pour les victimes tout en œuvrant à bâtir une société plus équitable.

Asnan Non-Doum Saturnin