Dans un rapport publié ce mardi 10 septembre 2024 Human Rights Watchc, les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide ont récemment acquis des armes et du matériel militaire modernes de fabrication étrangère alors que l’embargo sur les armes arrive à l’expiration. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prévu de se réunir le 11 septembre, pour décider s’il convient de reconduire ou non le régime de sanctions contre le Soudan.

Le 15 avril 2023, des combats entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) ont éclaté dans la capitale du Soudan, Khartoum. Les affrontements se sont rapidement étendus à tout le pays entre les éléments du général Abdelfattah al-Burhan (commandant de l’armée) et le chef des RSF, le général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de « Hemedti », qui avaient conjointement mené un coup d’État contre le gouvernement de transition du pays en octobre 2021. Depuis lors, le conflit est loin de prendre fin malgré plusieurs rounds de négociations qui ont accouché d’une souris. Cette situation a obligé les nations unies à instaurer un embargo sur les armes. Car, les parties belligérantes ont commis de nombreux crimes de guerre et d’autres atrocités.

Dans un rapport rendu public ce mardi 10 septembre 2024, l’ONG Human Rights Watchc affirment que les Forces armées soudanaises (Sudanese Armed Forces, SAF) et les Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces, RSF) ont récemment acquis des armes et du matériel militaire modernes de fabrication étrangère. Elle appelle le Conseil de sécurité des Nations Unies à renouveler l’embargo sur les transferts d’armes à la région du Darfour et les restrictions connexes et étendre cet embargo à l’ensemble du Soudan et sanctionner les individus ou entités responsables de violations de l’embargo.

« Le conflit au Soudan est l’une des pires crises humanitaires et des droits humains au monde, les parties belligérantes commettant des atrocités en toute impunité ; les armes et le matériel nouvellement acquis sont probablement utilisés pour commettre de nouveaux crimes », a déclaré Jean-Baptiste Gallopin, chercheur senior auprès de la division Crises, conflits et armes à Human Rights Watch. « Depuis la mi-2023, des combattants des SAF et des RSF ont publié des photos et des vidéos montrant des nouveaux équipements de fabrication étrangère, tels que des drones armés et des missiles guidés antichars. », révèle-t-il avant de préciser que  ces armes ont été fabriquées par des entreprises enregistrées en Chine, en Iran, en Russie, en Serbie et aux Émirats arabes unis. Cependant, Human Rights Watch n’a pas établi comment les belligérants ont acquis ces nouveaux équipements.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prévu de se réunir le 11 septembre, pour décider s’il convient de reconduire ou non le régime de sanctions contre le Soudan, qui interdit le transfert d’équipements militaires vers la région du Darfour.  « Le Conseil de sécurité devrait étendre l’embargo sur les transferts armes au Darfour à l’ensemble du Soudan, pour freiner le flux d’armes qui pourraient être utilisées pour commettre des crimes de guerre », note Jean-Baptiste Gallopin. Il exhorte « le Conseil de sécurité » à « condamner publiquement les gouvernements qui violent l’actuel embargo sur les transferts d’armes au Darfour, et prendre d’urgence les mesures nécessaires pour sanctionner les individus et les entités qui violent cet embargo. »

 Saturnin Asnan Non-Doum