Chaque fin de l’année scolaire, les enseignants tchadiens ont environ trois (3) mois de congés (vacance d’été) conformément à l’article 80 de la Loi n°016 portant orientation du Système Educatif Tchadien du 13 mars 2006. Mais que font-ils pendant cette période ? Dans la capitale N’Djamena, la gestion de ces vacances varie en fonction des catégories des enseignants.

Après neuf (9) mois de cours, les enseignants ont droit à une période où ils peuvent faire autres choses que ce qu’ils font au quotidien « préparer les cours, enseigner, corriger les évaluations et autres ». A N’Djamena, cette période estivale ouvre la porte aux enseignants de réaliser différentes activités qui sont parallèles ou non à leur profession.

Pour les uns, c’est une période pour se cultiver davantage, s’améliorer et développer d’autres compétences à travers un système d’autoformation qu’ils le font à leur niveau. Pour les autres c’est une opportunité d’exercer des activités génératrices de revenus telles que les petits commerces, de réaliser des cultures maraîchères  ou de faire le mototaxi.

Les grandes vacances riment avec précarité

« Pendant les périodes de grandes vacances nous les enseignants vacataires, broyons du noir». C’est en ces termes qu’un enseignant vacataire d’un établissement privé de la ville décrit son quotidien. En effet, les vacances d’été sont une période où les enseignants vacataires et contractuels tirent le diable par la queue ; ils sont purement et simplement mis en chômage sans aucune ressource. Pire, leur traitement est dérisoire et ne permet pas d’économiser pour face à cette période morte. Du coup, ils ont du mal à subvenir aux besoins de leur famille. Joindre donc les deux bouts devient un parcours de combattant. Ceux qui ont de la chance d’être recrutés aussitôt pour dispenser les cours d’été perçoivent des frais qui restent également à désirer. Toutefois, souligne l’un d’eux, nous avons croisé dans un lycée de la place pour les cours d’été qu’ils perçoivent restent également à désirer. « Nous enseignons durant cette période parce que nous n’avons pas le choix. Car il nous faut de quoi subvenir à nos besoins. Sinon comment comprendre que quelqu’un vienne enseigner durant 30 à 45 jours pour une somme de 25 000 francs CFA ». D’autres qui n’ont pas la chance se lancent dans le mototaxi. Car ils passent la longueur de la journée à chercher de quoi se mettre sous la dent et de payer le loyer pour certains. Ceux qui n’ont pas la chance de développer davantage leur performance par le biais des cours d’été, se ruent pour faire le mototaxi chose qui ne favorise pas à croitre leurs aptitudes. Car ils passent leur temps dans la journée à chercher de quoi se mettre sous la dent et payer le loyer.

Initier les recyclages en faveur des enseignants

Selon le secrétaire Général du Syndicat des Enseignants du Tchad M. Mbaïriss Ngartoide Blaise, les périodes de vacances devraient en principe être un temps de recyclage. Le ministère de l’enseignement national devrait organiser une formation continue pour des enseignants ; ceux qui viennent d’intégrer la profession, on doit leur donné les notions de base de la pédagogie les permettant de dispenser professionnellement les cours. Ce recyclage devrait ce faire en aval des manquements et faiblesses observés chez les enseignants durant la période des cours par des inspecteurs pédagogiques. En plus des formations d’appui, le ministère de l’éducation devrait organiser d’autres activités pour occuper les enseignants durant ces périodes, ajoute M. Mbairiss. Par exemple, le gouvernement peut initier des caravanes de vacance pour occuper les enseignants qui ne sont pas impliqués dans le recyclage. Ces caravanes consistent à conduire les élèves  dans sites touristiques ou archéologiques afin qu’ils perçoivent des réalités du pays dispensées aux cours d’histoire et de géographie.

Pour le cas des enseignants contractuels ou vacataires, l’Etat doit adopter des textes réglementaires régissant les relations entre les établissements scolaires et  les contractuels. Pour cela, il faut que les contrats qui lient ces deux parties ne se limitent pas seulement à la durée des cours normaux. Ainsi pendant les périodes de vacances, ces enseignants pourront percevoir une indemnité compensatrice et l’établissement pourrait leurs confiés des éventuelles tâches (des cours de renforcement de niveau pour les élèves).

Au niveau  du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), les activités qui sont développées pendant les vacances d’été relève de la formation syndicale. Cette formation est orientée à tout enseignant syndiquée. La formation consiste essentiellement à faire comprendre le but du syndicat et à munir ces enseignants des différentes notions syndicales notamment en ce qui concerne leurs droits et leurs devoirs. A cet effet, ce cours sur le syndicalisme est organisé dans les différentes sections provinciales du SET, conclut le secrétaire général du SET

Aglemou Theodore